Vierge ou martyr

Publié le par Cacambo

Je pense que tout a été excellement dit par Eolas et les autres notamment lieu-communards sur cette affaire d'annulation du mariage pour cause-de-non-virginité-dissimulée... Je ne vais pas en rajouter si ce n'est pour exprimer la honte que j'éprouve à l'égard de mon pays à l'occasion de cette affaire qui démontre que les (prétendus) héritiers de Voltaire sont plus près de Saint Just que de Tocqueville...

Ainsi, à l'occasion d'un jugement dont personne ne conteste réellement la légalité, on découvre donc la quasi-unanimité de la classe politique et soi-disant intellectuelle pour instaurer une police du mariage : jusqu'à présent, je croyais naïvement que dans notre pays de liberté, il appartenait à chacun de déterminer librement quelle est (sont) la (les) qualité(s) essentielle(s) qu'il (elle) attend de son futur conjoint selon des critères qu'il ne m'appartient pas de juger... Tel n'est manifestement pas le cas et la police de la pensée veut donc prohiber le droit de souhaiter que son conjoint soit vierge au nom de la lutte contre les discriminations... Mais pourquoi s'arrêter là ? il y a bien d'autres discriminations inacceptables... ainsi, et selon la même logique, il n'est pas acceptable qu'un mariage soit fondé sur des critères aussi scandaleusement discriminatoires que la la religion du conjoint - et je ne parle pas de son appartenance raciale que quelques interventions chirurgicales peuvent parfois dissimuler. N'envisageons évidemment pas non plus de choix fondé sur l'absence de tel ou tel handicap physique (on notera que l'impuissance - cause classique de nullité du mariage - est évidemment une scandaleuse discrimination anti-hommes)... Et au terme de quelques évolutions législatives souhaitées par beaucoup, il devra logiquement être prohibé que le choix du conjoint se fasse sur un critère aussi scandaleusement discriminatoire que son sexe...

Ainsi, c'est paradoxalement à l'époque où le mariage perd de plus en plus son statut d'institution pour se rapprocher d'un simple contrat que les mêmes contempteurs de cette institution (et d'autres) veulent entrer dans le lit des conjoints pour leur dicter ce qu'ils ont le droit d'attendre, ou non, de leur partenaire...

La France est vraiment un pays merveilleux... Grâce à nous, le monde entier peut ainsi savoir qu'un qu'un pays d'apparence démocrate et libérale peut - au nom de la liberté bien sûr - voir sa classe politico-intellectuelle presque unanimement demander la remise en cause de la liberté matrimoniale au motif que certains en feraient un usage non conformes à leurs propres convictions...


Mise à jour au 6 juin :
Inutile de revenir sur l'affaire qui a suscité suffisamment de commentaires. Sans me justifier, mais pour répondre à quelques mels reçus en privé - et à certains commentaires que j'ai dû supprimer purement et simplement pour cause de non respect d'une opinion différente (la mienne) de celle médiatiquement dominante, je précise rapidement les points suivants pour qu'il n'y ait pas d'ambiguité sur mon avis :

- Je n'ai pas à titre personnel le même attachement que le mari considéré pour la virginité. Mais je ne vois pas pourquoi ni au nom de quoi je contesterai à qui que ce soit le droit de faire de ce point un critère déterminant pour le choix de son propre conjoint(e).
- Le choix de mon conjoint/partenaire repose sur des critères qui me sont strictement personnels qui ne pour ne pas être nécessairement c(tous) eux évoqués ci-dessus, ne sont pas non plus forcément plus avouables ni moins discriminatoires. En tout cas, ils sont sans doute tout autant contestables. Et pour autant, ils ne regardent que moi et mon conjoint.
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P
simpa ce blog, vos articles et reportages sont trés interressant<br /> encore merci<br /> Patrick
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C
très bon blog ! j'adorebonne continuationEmilie
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F
HA mais ne vous y trompez pas : vous donneriez à ceux là liberté de bastonner ceux qui ne pensent pas comme eux qu'ils s'en contenteraient plutôt que de demander au juge de se salir les mains.
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