Que le meilleur perde... (ouverture d'une rubrique)

Publié le par Cacambo

C'est donc, c'est décidé, je me lance moi aussi dans le commentaire politique personnel. Après tout, je n'ai sans doute pas moins de qualités pour celà que la plupart des professionnels en la matière qui n'ont en général d'autres titres que de s'être magistralement plantés dans leur prévision à chaque échéance électorale, après avoir (entre autres) prévus la victoire de Giscard, de Barre, de Balladur et de Jospin, sans parler du dernier référendum (rare occasion dans laquelle, je confesse sans fausse modestie, m'être montré sensiblement plus clairvoyant qu'eux). Tout ces exploits ne les empêche pas aujourd'hui de poursuivre leur noble oeuvre d'éducation populaire, alros après tout, pourquoi pas moi ?

Malheureusement le créneau est assez encombré sur la blogosphère et je ne peux exclure que les meilleurs auteurs soient sensiblement plus pertinents que leurs collègues professionnels (et en tout cas que moi)... Après une rapide étude de marché, j'ai donc décidé d'aborder la thèmatique sous un angle plus original que je dois à la lecture, il y a quelques années, d'un excellent quoiqu'ancien ouvrage de MM Michel Burnier et Frédéric Bon. L'intéressante thèse développée (avec beaucoup d'humour et de nombreux exemples tirés de l'actualité des années 80-90) par les auteurs était très simple : elle reposait sur l'hypothèse que l'incohérence apparente de certains comportements politiques dissimulait en fait une stratégie délibérée (mais qui devait, pour être efficace, rester inconnue du commun des mortels électeurs) ayant pour objectif de perdre les élections...

Si l'on y réflechit en effet, gagner une élection a en général en effet la désagréable conséquence de devoir assumer une ingrate tâche, celle consistant à devoir, pour un salaire de cadre moyen, assumer l'écrasante responsabilité de gouverner (un état, un département ministériel, une collectivité territoriale). Il va donc falloir (un peu) dire la vérité à ses électeurs, (parfois) tenir compte des réalités, (quelquefois) assumer les conséquences des mesures catastrophiques qu'on a soi-même prise, (très souvent) devoir aussi assumer les conséquences (non moins catastrophiques) des mesures prises par nos adversaires qui ont, eux, réussis à se faire battre aux élections... J'ajoute que l'on se fâche évidemment avec beaucoup de futurs ex-amis faute de pouvoir satisfaire leurs demandes personnelles les plus variées... J'en passe et des meilleures. Dans notre sympathique pays démocratique, comment alors ne pas avoir alors la nostalgie de la situation d'opposant(e) ? on peut alors adapter la réalité à son discours (ou, plus simplement, n'en tenir aucun compte), dire tout et son contraire, accuser son adversaire au pouvoir d'être à l'origine de toute mauvaise nouvelle et au contraire revendiquer la paternité morale de toute mesure symathique que ce dernier viendrait à décider (ce qui ne l'empêche pas, si ladite mesure s'avère désastreuse, de lui en faire porter toute la responsabilité au motif qu'il n'est pas même capable de mettre en oeuvre correctement une si bonne idée). Evidemment, il se fait de nombreux amis puisqu'il peut, sans inconvénient, leur promettre à peu près tout ce qu'ils demandent ...

Dans ces conditions, on comprend mieux les alternances qui se succèdent dans notre pays depuis 25 ans. Il ne s'agirait finalement que du résultat (remarquablement équilibré) de cette recherche constante de la défaite, chaque camp parvenant (par mégarde ou erreur) au pouvoir n'ayant alors de cesse que de créer les conditions lui permettant de le perdre au plus vite... Certes, les choses ne peuvent pas être clairement exprimées devant l'électeur... Et pourtant, en tant que "taupe" infiltrée depuis quelques années au coeur du système, je puis au moins tmoigner personnellement que j'ai plusieurs fois entendu des hauts responsables politiques , regretter ouvertement leur ancienne situation d'opposant... Peut-être n'était-ce alors qu'un accès de franchise inconsidéré, leurs auteurs "trahissant" ainsi le grand secret qui unit la classe politique ? L'hypothèse n'est finalement pas plus absurde que de nombreux autres "complots" doctement commentés sur le web et ailleurs... (d'accord elle ne l'est pas moins, mais contrairement à d'autres elle au moins le mérite de nous offrir quelques occasions de rigoler)...

L'actualité est pleine d'exemple permettant (avec un peu de bon sens et beaucoup de mauvais esprit) d'illustrer cette thèse. Par souci de clarté, je le ferai dans des articles distincts... A suivre donc dans cette nouvelle rubrique intitulée, en hommage au titre de l'ouvrage ci-dessus mentionné, "que le meilleur perde", tout en notant, d'ores et déjà, qu'ils font effectivement des efforts pour y parvenir...
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G
Merci pour ce commentaire lumineux de la vie politique. Votre analyse fonctionne tout aussi bien à l'intérieur des partis, où la victoire signifie qu'il faut se palucher tous les problèmes administratifs gratuitement, cette fois-ci. Vive l'opposition !
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