Politique et piste cyclables

Publié le par Cacambo

Les hauts fonctionnaires ne sont pas (toujours) que des technos sans âme, ils sont aussi (parfois) de jeunes pères qui, comme moi, passent une partie de leur week-end à accompagner leurs jeunes enfants pour des promenades à vélo. Même en ces occasions toutefois, on peut faire de la réflexion politique et, en ce dimanche comme pour d'autres auparavant, ma qualité d'usager-cycliste-urbain m'a permis d'observer :

a) Que la politique de promotion du vélo, comme toute politique, se heurte à la difficulté de bousculer les situations acquises. On dit toujours souhaiter diminuer la place de la voiture en ville, mais on est loin de mettre le millième des crédits (et de l'espace) bénéficiant aux voitures en faveur de l'aménagement au profit des vélos. A ce jour, et quoi qu'en disent certains maires vite autosatisfaits, les aménagements "cyclistes" mis en place en région parisienne sont - pour ceux que je connais - loin d'égaler les pires installations hollandaises ou même allemandes que j'ai pu fréquenter.

b) Que lorsque des pistes cyclables sont installées (celà commence à arriver à Paris comme en banlieue), on constate vite que la moitié d'entre elles (au bas mot) sont en pratique peu utilisables soit qu'elles sont dangereuses (cas des pistes qui ne sont matérialisées que par une marque de peinture et qui servent essentiellement de parking ou de voie de délestage pour autos), soit qu'elles sont mal conçues (cas des pistes qui sont tellement peu distinguées des trottoirs qu'elles sont, à juste titre, simplement utilisées comme tel par tous les piétons, enfants et adultes. Je me demande souvent si les concepteurs de ces pistes cyclables les utilisent quelquefois...

c) Que néanmoins dans ce domaine comme en d'autres, une action politique volontariste permet en relativement peu de temps (moins d'une mandature municipale) de donner des résultats concrets et visibles pour nos concitoyens dès lors qu'on accepte de s'en donner un minimum les moyens et qu'on mène en ce domaine une action cohérente.

Toute proportion gardée, il me semble que ces trois observations sont facilement transposables pour toute politique de quelque nature qu'elle soit... Mais je m'égare...
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L
"Toute proportion gardée, il me semble que ces trois observations sont facilement transposables pour toute politique de quelque nature qu'elle soit... Mais je m'égare..."Pardonnez-moi de vous le dire mais, en effet, vous vous égarez.Puisque vous vantiez par ailleurs la qualité des initiatives provélocipédiques de nos voisins d'europe du nord, et en supposant que vous n'adhériez pas à ces thèses selon lesquelles il existerait des mentalités latines, germaniques, etc. qui marqueraient tout le fonctionnement de ces beaux pays de notre belle U.E., je m'étonne que vous ne vous interrogiez pas sur ce qui pourrait expliquer qu'on y parvienne ailleurs, mais  ulle part en France, en supposant, bien entendus, que les français (et les électeurs étrangers autorisés à voter lors des élections locales)  ne soient pas congénitalement tarés, hypothsèe que je supposerais ici acceptable.Un système politique, ne l'oublions pas, c'est un peuple, des institutions, et une classe politique.
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C
Dont acte. Celà étant je continue à penser que, sans porter de jugement sur la valeur de telle ou telle politique (on peut être pour ou contre la politique du vélo, de désinflation compétitive ou des emplois de service), il y a en France un problème spécifique dans leur mise en oeuvre. L'exemple des pistes cyclables m'amène simplement à penser que ce problème se rencontre aussi dans le cas des politiques définies au niveau local.<br /> La France est souvent considérée (à l'étranger ou à Bruxelles) comme l'un des pays les plus fécond en terme de définition théorique des politiques publiques. Je ne crois pas qu'on soit fréquemment cité pour la qualité de leur mise en oeuvre...<br /> Mais j'admets volontier les limites de ce type de réflexions qui étaient (surtout) celles d'un contribuable local énervé par le coût d'équipements publics inutilisables...